Domaine de 
Fleury

Je me suis occupée de la Poterne, une ancienne tour de garde du château de Fleury, répartie sur trois niveaux. À l’origine, Dominique, qui venait de reprendre la gestion du lieu, imaginait une grande chambre, une salle à manger intermédiaire et un salon au rez-de-chaussée. Mais lorsque j’ai découvert les lieux, cette configuration m’a semblé incohérente : on ne descend pas d’une pièce à vivre pour aller dans une autre !
Je lui ai donc proposé quelque chose de plus logique : deux chambres et une vraie pièce à vivre au premier niveau. Dans un si petit espace, il fallait simplifier et rendre la circulation naturelle. Dominique a tout de suite compris l’idée et a fait transformer les lieux en ce sens.

La principale contrainte, c’était la taille. C’était un espace minuscule, il fallait jouer avec les proportions, la lumière, les matières… Trouver le juste équilibre pour que tout reste fluide, sans jamais donner l’impression d’étroitesse.
Pour l’ambiance, je me suis appuyée sur ce qui fait l’essence de Pierres d’Histoire : la maison de famille. J’aime cette idée d’un lieu qui a déjà vécu, où l’on retrouve le charme du passé sans renoncer au confort moderne. Les gens voyagent pour se sentir ailleurs, mais ils n’acceptent plus de renoncer à leur confort. Il fallait donc trouver le ton juste : ni trop ancien, ni trop contemporain, un mélange subtil des deux.
J’ai aussi voulu que la Poterne soit un véritable lieu de vie. Que le salon, la cuisine et les chambres dialoguent naturellement. Que chaque élément trouve sa place, sans encombrer l’espace.

Dominique m’a laissé carte blanche pour la décoration — et je dois dire que j’en garde un souvenir fort. Il m’a simplement dit : « Tu t’en occupes seule ». Je me suis lancée, avec à la fois enthousiasme et un peu d’appréhension. Quand tout a été terminé, le 22 décembre, je leur ai rendu les clés. Dominique est monté avec le propriétaire pour découvrir la Poterne. Ils n’avaient pas vu une seule image, ne connaissaient ni les couleurs, ni les matériaux, ni les meubles. Pour moi, c’était un vrai défi : je me disais : “Mon Dieu, si je me trompe, qu’est-ce qui va se passer ?” Mais j’ai préféré prendre la responsabilité plutôt que d’être interrompue à chaque étape.
Ce jour-là, tout était prêt : les lumières allumées, la table dressée, un dîner les attendait en haut. Ils ont découvert un lieu vivant, chaleureux, cohérent. Et pour moi, c’était la plus belle récompense.