Maison la 
Marcotte

La Marcotte, ça a été un véritable coup de foudre. Dès la première visite, j’ai senti que cette maison avait tout d’une grande maison de famille. Nichée au cœur d’un village, elle n’est pas isolée : on y ressent la vie, la convivialité. Avec sa piscine et son pool-house, c’est une maison faite pour être vécue, partagée, habitée.

L’esprit du lieu était déjà incroyable. La Marcotte avait appartenu à un couple d’une élégance folle, qui recevait le tout-Paris de l’époque. Elle, française ; lui, russe : un duo glamour, presque romanesque. Il y avait une atmosphère unique, une énergie rare. Mon rôle a été de préserver cette âme tout en apportant un peu de modernité : actualiser sans trahir.

J’ai changé la literie, repensé la disposition du salon, remplacé quelques meubles — toujours avec l’accord de Madame Lorraine de Ganay, la propriétaire. Rien n’a été fait sans son approbation, car il ne fallait pas trop toucher. Il fallait « rajeunir » la maison, oui, mais sans lui enlever ce charme désuet, cette patine du temps qui fait tout son caractère.

La Marcotte a ce côté délicieusement suranné, presque britannique. D’ailleurs, Madame de Ganay a beaucoup vécu à Londres ; on retrouve dans chaque pièce cet esprit très anglais, avec des mélanges audacieux de tissus et de couleurs qu’on n’oserait pas ailleurs — et qui, ici, fonctionnent à merveille.

Les Américains adorent cette maison. Chaque fois que l’un d’eux la découvre, il s’arrête, fasciné. Ils disent souvent qu’ils n’arrivent pas à recréer ça : et pour cause, ce n’est pas quelque chose qu’on invente. C’est un millefeuille d’histoires, un assemblage d’objets et de souvenirs, de cadeaux reçus au fil des années. C’est une maison vivante, profondément personnelle.

J’ai aussi eu la chance de très bien m’entendre avec la gardienne. Elle a tout de suite compris que j’étais respectueuse du lieu. Les choses se sont faites tout naturellement, dans une belle harmonie. Et au final, la Marcotte a retrouvé son éclat — sans rien perdre de son âme.